La question des hépatites est une préoccupation majeure en santé publique et tout particulièrement chez les personnes consommatrices de drogues. En France, en 2011, la prévalence de l’infection par le virus de l’hépatite C était estimée à 44% dans cette population et même à 64% pour les injecteurs alors qu’elle était inférieure à 1 % en population générale.
Ces dernières années des avancées thérapeutiques majeures ont été accomplies dans la prise en charge de l’infection par l’hépatite C grâce au développement et la mise à disposition progressive de nouveaux traitements, les antiviraux à action directe (AAD), présentant un profil d’efficacité et de tolérance très intéressant, avec un taux de réponse virologique soutenue avoisinant 100% et très peu d’effets secondaires. Ces traitements présentent de nombreux autres avantages par rapport aux stratégies thérapeutiques antérieures : ils sont administrables oralement, peuvent être utilisés quel que soit le génotype du virus infectant et ce pendant une durée courte (1 à 3 mois).
Les personnes injectrices de drogues font face à des barrières freinant leur accès et leur progression dans le parcours de soins, depuis le dépistage jusqu’à la guérison, en passant par le traitement. Cette population est difficile à atteindre notamment parce qu’elle est en marge des services de prévention et de soins. S’il semble que l’hépatite C soit en recul dans cette population grâce aux nouveaux traitements, elle reste très touchée par ce virus.
L’étude ICONE a évalué un modèle communautaire de dépistage de masse pour l’hépatite C et proposé un traitement immédiat à toutes les personnes séropositives. Grâce à un recrutement incitatif des personnes injectrices de drogues et l’implication majeure des pairs usagers à tous les stades du soin (dépistage, référence aux soins et observance du traitement), les personnes qui ne fréquentent habituellement pas les structures de soins classiques ont pu être approchées.
Cette étude est organisée et suivie par le CHU de Montpellier en collaboration avec les structures spécialisées Montpelliéraines, notamment le CAARUD Axess. Savoir + Risquer - a fourni un soutien matériel pour ce projet, dans l'objectif de prévenir une ré-infection des personnes traitées.
Pour en savoir plus :
anrs.fr/fr/actualites/1123/journee-mondiale-contre-lhepatite-focus-sur-le-projet-icone