Le lavage des mains s’effectue avant toutes les étapes d’une injection pour ne pas souiller les différents éléments qui permettent l’injection : les mains doivent être propres pour débarrasser cette zone du corps de toute bactérie ou tout virus compromettant et ainsi d’empêcher la survenue d’infections. En effet, au-delà du risque de transmission du VIH et de l’hépatite C, l’injection de substances psychoactives est associée à de nombreuses autres complications dont des infections non virales. Les plus courantes retrouvées chez les personnes injectrices de drogues sont des infections bactériennes comme celles provoquées par le Staphylocoque Dorée (S. Aureus) et les streptocoques, provenant de la flore cutanée et buccale des personnes elles-mêmes. Elles provoquent des abcès la plupart du temps mais peuvent conduire à des endocardites infectieuses, des infections ostéo-articulaires, des complications rénales ou encore des septicémies lorsqu’elles ne sont pas traitées.
Aujourd’hui, près de la moitié des personnes injectrices de drogues ne se lavent pas ou peu les mains avant l’injection soit par manque de connaissances, par manque d’accès à l’eau et au savon mais également à cause de l’urgence de l’injection. A l’ère du COVID-19, replacer le lavage des mains au centre de la réduction des risques semble opportun et dépasse largement l’impact sur ce virus nouveau.
Le gel hydroalcoolique est le produit de référence pour se désinfecter les mains, tant dans le milieu hospitalier qu’en population générale. Savoir + Risquer - promeut la technique d’utilisation appelée « les bouts des doigts d’abord » à ce propos vous pouvez lire l’interview de l’inventeur du gel hydroalcoolique. Une étude récente a permis de montrer une forte acceptabilité du gel hydroalcoolique (en format monodose) par les personnes injectrices de drogues et surtout a montré que l’éducation au lavage des mains permettaient d’augmenter la fréquence de ce lavage de manière substantielle.
Une étude clinique conduite entre l'Inserm (les laboratoires de recherche SESSTIM, Marseille et IAME, Paris), l’association d’auto-support Nouvelle Aube (Marseille) et les CAARUD de AIDES doit permettre d’apporter des connaissances supplémentaires sur l'asepsie des mains préalable à l'injection. Savoir + Risquer - a apporté un soutien matériel en faisant don du gel hydroalcoolique nécessaire à cette étude. Les résultats seront disponibles en 2024.